Hernie Discale III
Rédigé par rogerlebouledogue - Le - Classé dans : SantéLa thérapie à base de corticostéroïdes, d'anti-inflammatoires en comprimés, injections, infiltrations, peut aider à réduire l'inflammation et le gonflement du cordon médullaire; le vétérinaire y ajoute parfois un myorelaxant (décontractant musculaire). En détendant le chien, ces traitements aident à redonner de l'espace entre les vertèbres et, par conséquent, à réduire la pression sur les disques. Toutefois, ces médicaments soulagent la douleur et procurent une amélioration mais ne soignent pas une hernie. La disparition de la douleur peut diminuer la prudence du Boule, l'inciter à s'agiter et provoquer une aggravation de la pathologie.
Si l'état du chien n'a pas nécessité une intervention chirurgicale chirurgicale (hernie chronique, cf. article II – Signes cliniques), il faut le mettre au repos, au besoin en limitant ses mouvements avec une cage (kennel) ou un parc.
La thérapie physique aide à maintenir la tonicité musculaire durant l'immobilisation du chien. Elle n'est pas exclusivement limitée à des soins post-opératoires (décrits plus bas).
En dépit de l'accroissement de la population des Boules, nombre de vétérinaires généralistes ne connaissent pas suffisamment bien la race. Il arrive malheureusement que certains ne réalisent pas pleinement la gravité de la situation d'un chien qui est en stade opérable. Etant donné la faiblesse naturelle du dos des Boules, les vétérinaires neurologues les connaissent souvent beaucoup mieux.
L'expérience montre que le moment le plus difficile pour le/la propriétaire d'un Boule est celui de la décision de consulter un spécialiste. En effet, soit il/elle n'en connaît pas dans sa région, soit il/elle craint de froisser son vétérinaire généraliste, soit encore il/elle craint qu'un neurologue veuille systématiquement opérer.
Il est préférable de parler d'une consultation neurologique avec le vétérinaire généraliste, qui indiquera vraisemblablement un confrère neurologue. Il y a également l'Internet, qui peut rendre de grands services, d'autres propriétaires de Boules et, bien entendu, les membres du Forum habitant la même région. Enfin, n'oubliez pas qu'un neurologue n'a pas nécessairement le scalpel entre les dents !
En dernier lieu, gardez à l'esprit que, si un délai peut avoir de lourdes conséquences neurologiques, l'administration massive de médicaments n'est pas anodine non plus; si le Boule est en état opérable selon l'article II – Signes cliniques, il est conseillable d'agir immédiatement pour ne pas accumuler trop de produits avant l'administration d'anesthésiant et de médicaments puissants après l'intervention (comprenant souvent de la morphine)
LES PRECAUTIONS :
Générales
Le boule doit vivre sa vie de chien. Même si, comme le dit Madame Françoise Girard dans son livre "Le Bouledogue français" (Ed. De Vecchi), "le bouledogue chasse plus volontiers le coussin que le lapin ".., il a besoin d'activité mais sans excès. De fréquentes promenades effectuées en marchant normalement aident à lui conserver un poids normal et lui procurent une musculature harmonieuse, qui soutient son ossature et contribue à maintenir ses vertèbres à risque en place.
Le jogging, la marche durant de longues heures et les courses en montagne ne conviennent pas au Boule. Ces disciplines risquent de provoquer des difficultés respiratoires et cardiaques et de faire souffrir ses articulations et son dos. Faire courir un Boule à-côté d'une bicyclette est à exclure totalement. L'agility est un sport qui n'est en principe pas indiqué pour les Boules, quand bien même certains s'en portent très bien; sans doute le mérite en revient-il dans ces rares cas aux maîtres qui savent parfaitement les entraîner et doser leurs capacités et leurs efforts.
Le Boule doit bénéficier d'une alimentation adaptée à sa dépense énergétique et son poids doit être surveillé.
En présence d'une hernie discale
Dès lors que le la présence d'une hernie a été diagnostiquée, des précautions s'imposent, durant toute la vie du Boule. Elles sont élémentaires mais indispensables.Vous devrez interdire à votre compagnon :
tout saut de haut en bas : murs/murets, talus, sièges/canapés/lits;
tout saut vers le haut : jeux de ballon, etc;
de se dresser sur ses pattes arrières;
les escaliers, absolument à la descente et de préférence pas du tout;
les jeux violents avec adultes/enfants/autres chiens.
Dans cette situation, l'ostéopathie vétérinaire, discipline de plus en plus répandue, rend souvent de grands services au Boubou. Le praticien relaxe non seulement le chien, mais il est à même de sentir toute évolution et d'en avertir le maître (sauf dans le cas extrême de la hernie explosive), d'où l'utilité de visites régulières. Les séances d'ostéopathie aident à éliminer la douleur, donc également la lourdeur des traitements médicamenteux.
LA CHIRURGIE – LES SOINS POST-OPERATOIRES – LA REEDUCATION :
La chirurgie
Pour déterminer la nécessité de l'intervention chirurgicale, le vétérinaire ne disposait jusqu'à récemment que de la myélographie. Encore couramment pratiquée, cette méthode comporte l'inconvénient de devoir injecter un produit de contraste et certains risques d'effets secondaires liés. A présent, le scanner (Tomodensitomètre) ou l'IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) procurent une lecture encore meilleure des clichés; les appareils sont toutefois très coûteux et seuls certains centres vétérinaires en possèdent.
Lorsqu'un diagnostic opératoire a été confirmé, le chirurgien propose en général au propriétaire du chien de ne pas réveiller ce dernier et de procéder immédiatement à l'opération, ce qui évite une seconde anesthésie.
Il existe plusieurs méthodes chirurgicales (fenestration, hémilaminectomie, laminectomie). Le chirurgien décide laquelle est la plus appropriée.
En présence d'une hernie cervicale, l'intervention se fait par une ouverture pratiquée sur le devant du cou, pour les autres types de hernie le chirurgien interviendra par une ouverture dorsale latérale ou, plus généralement, pratiquée le long de l'épine dorsale.
Le chirurgien dira toujours, avec raison, qu'une opération comporte inévitablement des risques et, en fonction du degré de gravité de la hernie diagnostiquée et opérée, ne s'avancera pas quant aux possibilités de récupération d'un Boule qui a subi une déficience neuromotrice ou une paralysie. Les annonces formulées quant au délai sont variables, toutefois nombre de praticiens disent que la première semaine est déterminante et qu'il y a peu de chances que le Boule marche à nouveau s'il n'a pas marché dans ce délai. L'expérience, entre autres sur le Forum de Roger, a montré que des Boubous ont récupéré une motricité totale ou partielle dans des délais plus longs.
Les soins post-opératoires
Les cabinets ou centres vétérinaires qui pratiquent la neurochirurgie possèdent généralement des boxes ou des cages qui leur permettent de tenir le Boule au repos dans un espace réduit et sous observation pendant quelques jours après l'intervention. Cela est préférable, il vaut en effet mieux que le chien évite l'excitation liée à des retrouvailles trop rapides avec son maître et ses proches, de plus l'équipe vétérinaire administre les médicaments contre la douleur (la morphine est en général nécessaire pendant un temps limité), celle-ci aide le chien qui peut avoir besoin de pression sur la vessie pour uriner et commence la thérapie physique. Lorsque la récupération est rapide, le praticien garde habituellement le chien jusqu'à ce qu'il marche à nouveau.
Avant le retour du Boule chez lui, le chirurgien doit expliquer comment le placer au repos, au besoin en limitant son espace, la posologie et la durée du traitement médicamenteux (qui comprend toujours un antibiotique pour éviter le risque d'infection, en principe de la cortisone pendant quelques jours et un anti-inflammatoire / antidouleur, éventuellement associé à un médicament pour protéger l'estomac), la nourriture, la façon de l'aider pour ses besoins et comment pratiquer la thérapie physique.
Certains praticiens ne fournissent pas toujours ces informations de façon complète, il est par conséquent utile de citer ce qui suit :
Dans tous les cas, le chien doit boire en quantité suffisante pour éliminer les résidus médicamenteux.
Si le chien n'a pas recommencé à marcher lors de son séjour médical :
Pour le faire boire, placer une gamelle d'eau près de sa tête.
Donnez-lui à manger, à la main s'il le faut, très peu et plusieurs fois par jour (blanc de poulet par exemple).
Faites-le changer de position régulièrement, tout doucement, en maintenant une épaule et son bassin, pour éviter les escarres.
En cas de perte de tonus des sphincters, le Boule peut avoir besoin d'être aidé : la vessie doit alors être vidée deux fois par jour au moins par petites pressions et massage en rond en appuyant légèrement sur son abdomen pour les selles; dans les cas plus sévères, des lavements peuvent être effectués pour empêcher la rétention fécale.
Si, au contraire, le chien souffre d'incontinence, vous pouvez utiliser une protection mais il est nécessaire de nettoyer et de sécher parfaitement ses poils et sa peau le plus souvent possible et de laisser à l'air un moment à chaque fois, puis d'appliquer une pommade adoucissante. Si vous le pouvez, portez-le dehors ou sur du carrelage plusieurs fois par jour, parlez-lui pour l'encourager à faire ses besoins en tenant son arrière-train soulevé.
Dans le cas d'une intervention aux cervicales, de violentes douleurs peuvent subsister durant une semaine, parfois 10 jours. Ne vous alarmez pas, vous pouvez en parler avec votre vétérinaire, assurez-vous en tous cas qu'il vous ait donné suffisamment d'anti-douleurs et leur posologie lorsque vous reprenez votre Boule.
Thérapie physique
Pour stimuler la neurotonicité, que le chien marche ou non, il est important d'effectuer les gestes suivants 6 fois par jour la première semaine, puis 4 fois par jour, dans cet ordre :
en maintenant levé l'arrière-train du chien posé sur ses pattes avant, remonter doucement, une à une et 5 à 6 fois chacune, ses pattes arrières en les pliant à fond, linéairement, sans écarter au-dehors, gardant chaque patte bien pliée vers le haut quelques secondes et la redescendant doucement. Si le Boubou n'a encore recouvré aucune motricité postérieure, pincer un instant, au début de chaque mouvement, un entre-doigts de la patte pour stimuler un réflexe nerveux et voir si la patte a tendance à remonter d'elle-même;
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massages doux au niveau des pattes arrières, en remontant, droit ou avec de petits cercles, main à plat, sans tourner autour de la patte ni presser trop fort, sur les muscles externes et internes;
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massage des coussinets et des doigts qu'il faut faire bouger;
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massage des épaules, toujours en remontant et en se plaçant derrière Boubou, depuis les genoux jusqu'au cou (en effet, un Boule opéré sollicite beaucoup ses antérieurs et ses épaules par compensation).
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Faites faire au chien quelques pas plusieurs fois par jour pour faire ses besoins, sur le carrelage de ta cuisine s'il veut bien et s'il fait froid dehors ou si vous êtes en appartement, éventuellement en soulageant son arrière-train s'il ne marche pas ou peine encore à marcher. A cet effet, pour le tenir soulevé plus facilement, on peut utiliser une serviette glissée sous son bas-ventre. Faire marcher un peu, modérément au début, le chien sur ses quatre pattes ou pattes avant en maintenant son arrière-train soulevé lui fournit un peu d'exercice et est "conseillable" pour sa musculature et sa circulation sanguine.
Dès lors, son alimentation devra être légère, croquettes légères indiquées, surveillez le transit, assurez-vous qu'il boive bien.
Si, comme nous l'espérons, le Boubou recommence à marcher, il convient d'ajouter un exercice simple, consistant à se placer derrière lui, à soulever de quelques centimètres son arrière-train des deux mains sur les côtés de son bassin et à le faire redescendre rapidement, sans le lâcher, jusqu'à ce que ses pattes se posent sur le sol. Cet exercice est à répéter 6 à 10 fois, plusieurs fois par jour, avant la petite promenade. Il est destiné à stimuler la proprioception (conscience de la position de ses membres dans l'espace).
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Les massages décrits plus haut sont, dès lors que le Boule marche, à effectuer après les courtes promenades.
La thérapie physique peut être complétée par :
des bains à remous si vous disposez d'une baignoire équipée;
des visites chez un vétérinaire kinésithérapeute qui possède une piscine pour chiens ou, mieux encore, un bassin avec tapis roulant;
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des applications de compresses chaudes sur le dos;
des ultrasons pour faciliter la circulation sanguine et soulager les spasmes musculaires dans la région affectée;
de l'acupuncture, avec et/ou sans électro-stimulation, pour redonner de la tonicité aux nerfs qui commandent les sphincters.
Quelque soit le degré d'atteinte du canal rachidien et aux racines nerveuses, le Boule aura, grâce à ces soins, les meilleures chances de récupération. Mais n'oubliez pas qu'un Boule qui a subi des dommages neurologiques irréversibles et qui ne recouvre pas, ou partiellement, sa motricité, conserve sa joie de vivre en dépit de tout s'il est entouré d'affection et de soins. L'équiper d'un chariot à roulettes, que l'on trouve dans le commerce, est plus difficile pour son maître et son entourage que pour lui, car le chien a une grande faculté d'adaptation et il sera très heureux de pouvoir se déplacer sans effort, oubliant complètement son handicap.